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Faut-il une nouvelle loi sur la fin de vie comme le pensent trois députés de la Vienne ? Pas pour le maire de Poitiers, co-auteur de la loi Claeys-Leonetti.
Que pensez-vous du débat sur la bioéthique et sur la fin de vie ? « Je m’inscris totalement dans la méthode du gouvernement : concertation tant au niveau national que régional et évaluation. La loi bioéthique devra étudier plusieurs sujets : la procréation médicalement assistée, élargie aux couples de femmes, la congélation des ovocytes, les données personnelles, l’intelligence artificielle, les dons d’organes… et la gestation pour autrui, pour laquelle je suis hostile car c’est une marchandisation du corps de la femme. Débattre avant de proposer, c’est une méthode à laquelle je souscris. Il n’y a que les ignorants qui ont des vérités absolues sur ces sujets-là. »
Votre agenda est toujours occupé par ces questions ? « Je vais être auditionné à plusieurs reprises. Le 14 février, j’ai déjà été entendu par le comité économique social et environnemental (CESE) sur la fin de vie. Samedi prochain, je vais rencontrer Caroline Janvier, députée du Loiret (LREM) qui souhaite échanger sur ces sujets avec moi. Le 10 avril, le Conseil d’État veut m’auditionner ; le 18 avril, c’est le député Jean-François Eliaou (Hérault, LREM), rapporteur sur la loi bioéthique qui veut m’entendre. Et, à ma demande, Marie Fontanel, conseillère solidarité santé auprès du président de la République va me recevoir. »
Faut-il une nouvelle loi comme l’ont demandé 156 députés dont trois de la Vienne ? « Sur la fin de vie, la loi est applicable depuis août 2016, on est en mars 2018. Il y a donc moins de deux ans qu’elle a été adoptée. Certains députés proposent une nouvelle loi. Mais la loi actuelle doit être évaluée. Il est nécessaire de voir ce qui a marché et ce qui ne marche pas pour éventuellement la modifier. La loi avait pour but de soigner, d’apaiser et de soulager avec de nouveaux droits, les directives anticipées, la personne de confiance et la sédation profonde et continue lorsque le pronostic vital est engagé. »
Est-ce suffisant ? Ne doit-on pas aller vers un suicide assisté ? « Le débat est important et ne me gêne pas. On ne peut pas ignorer le sujet. La dégénérescence cérébrale, c’est un vrai sujet par exemple. Mais il ne faut pas que la société fasse un contresens. Il ne faut pas laisser croire qu’une évolution réglerait l’ensemble du sujet. Il faut faire en sorte que la fin de vie se fasse de façon apaisée et digne, c’est une responsabilité collective. La société doit-elle autoriser le suicide assisté ? Il ne faut pas traiter cette question par effraction. C’est suffisamment important pour la traiter au grand jour et je ne pense pas que la meilleure façon de le faire soit par une proposition de loi. »
Ce n’est pas le bon moment ? « Il faut prendre le temps. Les soins palliatifs ne sont pas suffisamment développés, on termine trop souvent sa vie aux urgences. »
Mais il y a une injuste à laisser certains, ceux qui en ont les moyens, partir à l’étranger pour bénéficier d’une euthanasie ? « La loi ne peut pas réparer toutes les injustices. Une société ne peut pas dire que la seule solution est le suicide assisté. Le sujet est que la fin de vie soit améliorée pour le plus grand nombre. Il peut y avoir d’autres débats mais il ne faut pas faire de contresens. »
Le fait que cette loi soit proposée, entre autres, par trois députés de la Vienne, ça vous dérange personnellement ? « Jamais je ne prendrai ombrage de ça, il faut avoir de l’ouverture d’esprit sur ces sujets. Quand j’ai commencé à aborder ces questions en 1997, j’étais ignorant et j’avais quelques certitudes. J’ai appris à me poser les bonnes questions. Et avec la dernière loi, j’en suis sorti avec plus de questions que de réponses. "
Les tontons flingueurs
C’est curieux chez les parlementaires, ce besoin de vouloir légiférer sur la mort ! *
Dans la rubrique Débats et Analyses du journal Le Monde daté du 1er mars, un collectif de 156 députés appelle à réviser la loi Claeys-Léonetti encadrant la fin de vie, qui date de 2016, pour « aller plus loin ». Aller plus loin, c’est aller jusqu’au bout et le bout, c’est la mort.
Ils font pour cela ce constat édifiant : «On ne meurt pas bien en France aujourd’hui »
Au-delà de ce slogan accrocheur, tel qu’on en fabrique chez les communicants branchés, on peut s’interroger sur ce que l’on entend par « bien mourir ».
Tout l’article est fabriqué ainsi, avec des ramassis d’idées reçues, de compassions dégoulinantes puisées à partir d’affaires judiciaires qui font la une puisque exceptionnelles ou bien de témoignages de personnes connues qui ont sublimé l’inéluctable en en faisant une cause nationale. On brandit les exemples des autres pays, les sondages dont on sait comment ils sont fabriqués, pour démontrer « le désir impatient d’introduire ce progrès humaniste ».
Proposer ou imposer à des soignants qu’ils pratiquent une injection létale aux grands malades comme un « progrès humaniste », risque de rencontrer une forte résistance chez ceux qui se sont engagés à prendre soin des autres. Car, en prenant le temps de regarder de plus près ce qui constitue le parcours des personnes gravement malades, on peut constater que rarissimes sont les véritables demandes de mettre fin à la vie. Vu de loin, on se serre dans ses petites certitudes, on sait ce qu’on voudrait ou qu’on n’accepterait pas, mais dans les chambres des malades, c’est autre chose qui se joue et c’est, la plupart du temps, même parfois dans des conditions incroyables, une existence qui veut se vivre malgré tout et s’accroche à ceux qui l’entourent. Les proches, les soignants, les accompagnants, les bénévoles respectent et partagent en humanité ce qui se déroule et une loi toute nouvelle, permet qu’on endorme paisiblement pour un temps ou pour toujours, qui en exprime le désir. Tout cela en intimité, pudeur et délicatesse, pour peu que les politiques en donnent les moyens, et non pas en « catimini ».
Constatant que l’offre de soins palliatifs « ne satisfait pas à la multiplicité des situations individuelles et des souffrances des personnes en fin de vie » ils en concluent donc qu’il faut passer directement à la phase suivante : euthanasie. Cependant qu’ils prétendent que « quand une lacune est identifiée, elle doit être comblée sans délai.
Alors, soyez ici invités à mettre vos paroles en actes sans délai, qu’elles se révèlent dans le soin en général ou dans d’autres domaines de LA VIE. Car on peut aussi constater que l’on ne vit pas si bien que ça en France aujourd’hui.
Comblez le manque de soignants et le système de santé qui devient déplorable.
Comblez ceux qui s’épuisent chaque jour dans des transports improbables pour aller travailler.
Comblez ceux qui dorment dans la rue et y meurent comme des miséreux.
Eux aussi aimeraient brandir l’idée de pouvoir disposer librement de leur corps, mais on ne vous a pas souvent entendus évoquer leur « destin » car il faudrait avoir l’humilité de mettre les pieds dans des lieux où le feu s’éteint.
Alors, mesdames, messieurs les 156 parlementaires, écoutez la voix de ceux, nombreux, soignants, bénévoles, familles, intellectuels, qui se confrontent à la réalité de la fin de vie, vous dire que, si nous voulons tous la même chose qui est la paix et la sérénité de ceux qui meurent, nous ne voulons pas pour autant abréger leur vie, car elle leur appartient et c’est là notre conception de la liberté d’autrui : laisser chacun disposer de sa vie et ne pas lui faire comprendre que, comme on ne peut plus rien pour le sauver, autant l’euthanasier.
Car un humain, c’est bien autre chose qu’un corps dont on peut disposer. Et vous seriez surpris de constater à quel point la vie, même en fin, est précieuse et s’éprouve jusqu’au bout, pour peu qu’on signifie au mourant son humanité par une présence digne de ce qu’il traverse.
Eugénie PORET et Charles JOUSSELLIN
Anthropologue Médecin et philosophe
*phrase reprise dans le film Les tontons flingueurs
Fin de vie, Emmanuel MACRON consulte
par Jean Claude Bechar | Fév 17, 2018 | Non classé |
Urbi&Orbi
La Documentation Fin de vie, Emmanuel Macron consulte
Par Mikael Corre avec Marie Malzac
Emmanuel Macron recevait mardi 13 février à l’Elysée des spécialistes de la fin de vie pourun premier dîner de travail sur la bioéthique.
Mardi 13 février soir, à l’invitation du chef de l’État, plusieurs spécialistes de la fin de vie se sont retrouvés autour d’un dîner à l’Élysée. Étaient présents plusieurs membres du Comité consultatif national d’éthique, dont son président Jean- François Delfraissy, des représentants des principaux cultes –Mgr Michel Aupetit, François Clavairoly, Haïm Korsia, Ahmet Ogras –, des spécialistes de soins palliatifs comme Régis Aubry, chef de ce service du CHU de Besançon, ou encore des défenseurs du « droit à mourir », comme le président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) Jean-Luc Romero ou le député LREM Jean- Louis Touraine.
Bioéthique, ce qu’en disent les Français
Ils se sont tour à tour exprimés librement devant le chef de l’État, qui a pris des notes avant de conclure par un discours, sans rien trahir de sa volonté ou non de légiférer sur la fin de vie, mais en livrant quelques convictions. Par exemple, sur la nécessité de ne pas utiliser d’euphémisme pour parler du suicide.
Emmanuel Macron a estimé « qu’on pouvait poser la question »
« Le suicide est toujours un acte violent », qu’il soit aidé ou non, a ainsi déclaré le chef de l’État, ajoutant, soucieux de clarifier les définitions, que les mots « suicide » et « assisté » relevaient à son sens « d’un oxymore ». Une manière aussi, selon plusieurs participants à ce dîner, de souligner la contradiction dans les termes entre un geste qui relève à la fois d’un choix personnel mais engage aussi une responsabilité collective, en particulier lorsque le suicide engage un tiers. Le chef de l’État a semblé très attentif aux conséquences de tels actes pour le personnel médical. Alors que certains intervenants présentaient la demande d’une aide active à mourir comme « un choix contraint », résultant d’un manque d’accompagnement, Emmanuel Macron a estimé « qu’on pouvait poser la question » de la liberté effective de ce choix. Plusieurs invités avaient fait référence, au moment de leurs interventions, au philosophe Paul Ricœur, dont Emmanuel Macron a été l’assistant. Le chef de l’État a quant à lui choisi de citer Georges Bataille, empruntant à l’écrivain son idée complexe de la « part maudite », selon laquelle notre propre mort serait la preuve ultime « de l’impossibilité de se limiter à l’Être sans excès ».
Bioéthique : pour Mgr Brunin, « l’Église doit éviter le défaitisme et la croisade »
« À la fin de ce dîner, personne ne peut dire ce que pense Emmanuel Macron », a résuméJeanLuc Romero, président de l’ADMD. « Le suicide assisté ne semble pas être son truc… En ce qui concerne l’euthanasie, on ne sait pas. »
« Ce que je perçois, c’est que le vent est favorable »
Le chef de l’État souhaite que les débats se poursuivent dans le cadre des états généraux de la bioéthique qui ont commencé en janvier. Mais sa posture ouverte aux différentes sensibilités suscite des attentes contradictoires. « Ce que je perçois, c’est que le vent est favorable », estime par exemple le sociologue Tanguy Châtel, partisan d’un développement accru des soins palliatifs. « On est en ce moment sur le fil du rasoir, l’opinion n’est pas si homogène que ça sur ces questions », estime ce responsable de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap), qui confirme que « l’ambiance de ce dîner était extrêmement respectueuse des opinions de chacun ».
« Emmanuel Macron n’a rien dévoilé de ce qu’il ferait » « Emmanuel Macron a cette habileté de ne pas trancher la question », relève le député LREM Jean-Louis Touraine, engagé pour l’euthanasie et qui espère une nouvelle loi sur la fin de vie. « Mais il n’a pas donné d’encouragement à ceux qui disent qu’il n’y a pas besoin d’une nouvelle loi ». C’est pourtant la position exprimée publiquement par la ministre de la santé, Agnès Buzyn, également présente à ce dîner, qui a estimé qu’il était préférable d’appliquer la loi Leonetti- Claeys.
Les Etats généraux de la bioéthique : quels enjeux ?
« Emmanuel Macron n’a rien dévoilé de ce qu’il ferait », confirme Régis Aubry, chef de service de soins palliatifs du CHU de Besançon. « Il a simplement capitalisé sur les propositions des uns et des autres et témoigné d’un intérêt particulier pour les questions éthiques. »
L’invitation des représentants des principaux cultes français revenait d’ailleurs à reconnaître à la pensée religieuse une certaine expertise sur ces questions. Une reconnaissance qu’Emmanuel Macron explicitait quelques heures avant ce dîner, devant des journalistes : « J’ai la foi au sens générique du terme.Je crois à une forme de transcendance. C’est pourquoi je respecte éminemment la place que les religions occupent dans notre société. »
Olivier de Margerie cliquer sur le lien
le Conseil d’État valide contre l’avis des parents, l’arrêt des soins d’une adolescente dans le coma
par Jean Claude Bechar | Jan 18, 2018 | Non classé |
Elisabeth Dell’Accio, (médecin gériatre et de SP) membre du CA de la Fédération Jalmalv commente cette décision ;
Le Conseil d’État a rendu une décision très attendue ce vendredi 5 janvier en validant l’arrêt des soins d’une adolescente de 14 ans, atteinte d’une maladie neuro-dégénérative auto-immune, en état végétatif depuis plusieurs mois, et cela malgré l’opposition des parents.
« … Il appartient donc désormais au médecin en charge de l’enfant d’apprécier si et dans quel délai la décision d’arrêt de traitement doit être exécutée » Xavier Domino, porte-parole du Conseil d’État.
Cette décision courageuse et surtout juste est complètement respectueuse des dispositions du texte de la loi du 2 février 2016 (loi Claeys/Leonetti) « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie », en particulier disposition qui interdit l’acharnement thérapeutique ou obstination déraisonnable (article L 1110-5-1 de la nouvelle loi).
On comprend la difficulté de cette décision pour l’équipe médicale (CHU de Nancy où est hospitalisée cette jeune malade) dès lors qu’au sein de cette équipe, certains sont sûrement parents et leur ressenti doit peser face à la demande de la famille.
On ne peut qu’être très touchés par l’état de cette adolescente et la détresse des parents. C’est ce qu’exprime la Fédération Jalmalv.
EUTHANASIE : UNE PIQÛRE, DEUX MORTS…
par Christian Cotta-Bernard | Jan 25, 2018 | Non classé |
Dr. Claire Fourcade, Pôle de soins palliatifs.Polyclinique le Languedoc, Narbonne.
Comme une vague qui incessamment revient sur le rivage, trois nouveaux projets de loi sur l’euthanasie viennent de s’échouer sur les bureaux de l’Assemblée Nationale. L’encre des précédentes discussions sur ce sujet n’est pas sèche. Elles ont duré quatre longues années pour aboutir à une loi dont les recommandations d’application n’ont même pas encore été publiées et déjà l’on nous convoque pour réfléchir à la suivante.
Vendredi matin, un interviewer pugnace, d’aucuns diraient agressif, relançait le sujet : «Vous accompagnez les patients et, s’ils vous demandent d’aller jusqu’au bout, vous n’allez pas les laisser tomber. C’est votre travail de médecin, je ne vois pas où est le problème !» Il l’a répété plusieurs fois, il ne voyait vraiment pas.
Ce monsieur a-t-il déjà essayé de chloroformer ses chatons ?
Car moi je vois bien déjà une partie du problème.
Pour chacun de mes patients parler de sa souffrance, de son angoisse, de sa mort, c’est difficile. Très difficile. La parole vient lentement, durement. Elle se noie de larmes et s’étouffe de sanglots.
Alors j’écoute. Avec les oreilles bien sûr, mais aussi avec les yeux pour mieux entendre ce qui ne peut pas se dire, avec les mains pour toucher du doigt la douleur et le mal, avec ma voix pour relancer d’une question les mots qui s’étranglent, avec mon corps tendu qui jamais ne se relâche pour ne pas renvoyer à la solitude de ma lassitude celui qui me fait face et qui, au prix d’efforts que je ne peux qu’imaginer, exprime ses peurs les plus profondes.
Je dois à celui qui souffre et qui me fait confiance cette attention, cette tension.
De ces consultations je sors toujours épuisée.
Alors, si je devais ensuite en point final de ces conversations, même si on me le demandait, tuer celui qui m’a parlé: préparer la seringue, entrer dans la chambre, dire un mot (lequel d’ailleurs?), injecter les produits, recueillir le dernier soupir, consoler la famille et signer le certificat ; alors je crois que, moi aussi, je mourrais.
Le médecin en moi mourrait.
Car comment ensuite prendre à nouveau le risque d’écouter vraiment ?
Comment ne pas devenir alors un gigantesque cimetière, une nécropole de champs de bataille ? Je ne veux pas devenir un monument aux morts.
J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur
iNTE'RVIEW D'ANNE DE LA TOUR PRÉSIDENTE DE LA SFAP CLIQUER SUR LE TITRE
Vincent Morel et Huguette Le Gall Cliquer sur le titre
Le choix d’euthanasie d’Anne Bert
(Élisabeth Dell’Accio, administratrice Fédération Jalmalv). Par ailleurs gériatre médecin de SP et membre de la commission personnes âgées.
Conformément à sa volonté, l’écrivaine Anne Bert a été euthanasiée en Belgique le lundi 2 octobre dans un service de Soins palliatifs. (Le Monde 02-10-2017).
Atteinte de la maladie de Charcot (SLA), elle avait médiatisé son droit à décider de sa mort.
« C’est un calendrier qui ne doit rien au hasard.
Anne Bert est morte deux jours avant la sortie de son livre « Le tout dernier été » ce mercredi 4 octobre » (Le Monde 04-10-2017).
Elle a voulu médiatiser sa fin de vie pour montrer les limites (selon elle) de la loi française.
Sa décision et ses propos exprimés dans les media (interview, journaux etc.) ont déclenché un grand nombre de réactions la félicitant pour son geste et sa détermination.
Dans son choix d’euthanasie, Anne Bert se disait simple adhérente de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) et assurait ne pas être « une militante dans l’âme ».
Toutefois, tout en respectant sa démarche et son choix pour sa mort, à titre personnel je n’arrive pas à comprendre pourquoi Anne Bert (approuvée sur ce point par de nombreux lecteurs) met en cause la religion dans l’interdiction de l’euthanasie en France. Elle a exprimé cela dans sa lettre d’adieu publiée ce WE dans le JDD (01-10-2017) : « l’emprise du religieux catholique sur le législateur français », et encourageant à « refuser le joug religieux qui entend soumettre tous les Français à la crainte de la loi de dieu ».
Il me semble qu’il s’agit d’une grave assimilation, que cette interdiction faite par la loi française n’a rien à voir avec la religion. Il s’agit seulement (et c’est bien cela qui est important et essentiel) du respect de l’autre dans la manière de dispenser des soins, de poser au patient la question de son désir (importance des directives anticipées qui de simples souhaits s’imposent désormais au médecin dans les conditions décrites par la loi).
Cette loi, en s’interrogeant sur les problèmes de la fin de vie, invite au souci de l’altérité et au respect d’une attitude profondément éthique.
Si la situation d’Anne Bert allait devenir dramatique, s’ajoutant à la liste des précédents cas emblématiques de malades incurables (Vincent Humbert, Chantal Sébire), je crois qu’il faut entendre la formule de Jean Leonetti « A distance de l’émotion » (Le Monde 04-10-2017) :
«Ce n’est pas la première fois qu’un témoignage émouvant tente de faire basculer la loi, mais le législateur doit se tenir à distance de cette émotion » a fait valoir l’ancien député Jean Leonetti opposé à toute aide active à mourir. (Le Figaro 19 -09-2017).
La Fédération Jalmalv partage cette attitude, tout en restant très touchée par la détresse d’Anne Bert.
Article de Pascale Drouin
Cet article fait partie de notre dossier « Fin de Vie : humaniser le débat ». Il est extrait de notre vade-mecum « Accompagner la fin de vie"
Devenir bénévole auprès de personnes qui souffrent de maladies graves ou sont en fin de vie, c'est proposer de passer gratuitement, régulièrement, quelques heures par semaine auprès des malades. Les bénévoles n'interviennent qu'en tant que membres d'une association qui a signé une convention avec une structure ou un service de soins à domicile.
Quelle motivation nous conduit vers ce bénévolat ?
Pour avoir engagé beaucoup de bénévoles et accompagné de nombreux malades, je crois pouvoir dire que chaque bénévole, ou presque, a été touché dans sa vie par la maladie grave ou le décès d'un proche. Il a souvent découvert, alors, que cela avait été dur et qu'il était mal préparé à affronter la fin de vie. Il peut aussi avoir vécu des temps de grande qualité qu'il n'imaginait pas. Enrichi, il veut proposer sa présence auprès des malades. Notre place se situe dans l' ici et maintenant, dans l'écoute de l'autre, du verbal au non verbal.
Je peux, à titre d'exemple, vous parler de la mère d'un enfant dans un service d' oncopédiatrie. Cette maman, musulmane, a utilisé mon temps de présence pour insulter son Dieu qui avait envoyé la maladie à son fils, mais ne la reprenait pas. Où et quand aurait-elle pu le dire ?
Dans un autre cas, un médecin me demande de venir dans une chambre auprès d'une dame de 50 ans dont la sœur expirait. Nous n'avons pas échangé de parole, juste partagé ce moment de toute fin de vie qu'elle ne pouvait vivre dans la solitude.
Alors peut-on devenir bénévole à Jusqu'à La Mort Accompagner La Vie sur une simple envie ?
Non, bien sûr, mais nous chercherons avec vous si votre motivation est fondée sur une bonne dose d'humilité, de capacité à écouter et à vous remettre en cause. Alors nous vous proposerons une formation un peu longue, et tout au long de vos accompagnements vous serez soutenus par votre participation obligatoire à des groupes de parole.
Vous saurez que vous êtes à votre place quand vous rentrerez chez vous épuisé mais en forme.
Votre présence ayant eu du sens.
Il ne fait pas bon vieillir à écouter Alma 2012
Vous avez dix minutes? Alors, prenez-les pour écouter cette lycéenne. Elle vient de remporter le concours de plaidoierie organisé par le Mémorial de Caen. Elle a choisi pour thème le bout du bout de la vie, celui que nous redoutons tous, et elle l'a transcendé.
Alma, tu as 16 ans, d'où te vient cette maturité, cette profondeur? Tu sais écrire, tu sais dire, tu sais partager, tu sais vibrer, tu sais penser. Allez, je me lance: tu sais aimer.
Louis Ploton
Né sous les bombes en 1943, à Lyon, Louis Ploton est psychiatre, professeur émérite de gérontologie à l’Université Lyon-II. Spécialiste de la maladie d’Alzheimer, il travaille depuis trente ans sur ses aspects affectifs et les thérapies non médicamenteuses.
Il a publié plusieurs ouvrages sur cette pathologie «qu’il espère voir enrayée dans cinquante ans», notamment «Ce que nous enseignent les malades d’Alzheimer» (Ed. Chronique sociale, 2010).
Et vient de coordonner, avec Boris Cyrulnik, le livre «Résilience et personnes âgées» 2014),
«Je crois au vieillissement créatif!»
Et si vieillir n’était pas qu’un lent naufrage, mais une étape de vie à franchir avec humour, malgré toutes les pertes, en optimisant ce qui reste? Entretien avec le psychiatre français Louis Ploton.
Le sentiment de la vieillesse est-il différent aujourd’hui d’il y a cinquante ou cent ans?
On ne vieillit pas de la même façon. Il y a beaucoup plus de gens qui deviennent très vieux, d’une part. Et d’autre part, on vieillissait autrefois en famille avec cette perspective de finir ses jours chez ses enfants. Aujourd’hui, la plupart des gens finissent en maison de retraite. Je pense aussi que la génération qui a connu la retraite à 65 ans, avec plus de vingt ans d’oisiveté, ça ne se reverra pas. On devra tous travailler beaucoup plus longtemps à l’avenir…
Paradoxe: on n’a jamais vécu aussi vieux et pourtant la vieillesse n’a jamais autant été dévalorisée…
Oui, on culpabilise les vieux en leur disant qu’ils sont inutiles, parce qu’on vit dans une société utilitariste. On n’ose pas dire que l’on vit parce que l’on est simplement un être humain, sans avoir besoin de servir à quelque chose. La vieillesse est représentative de la mort, une mort de plus en plus mal assumée d’ailleurs par défaut de spiritualité. Le vieux fait peur, se fait peur à lui-même et se sent marginalisé. Dès lors, un certain nombre de gens se laissent couler, et d’autres se déguisent en jeunes. Mais cette idée commune qui veut que les bons vieux seraient ceux qui font semblant d’être jeunes me semble totalement fausse.
C’est pourquoi il est question, dans le livre que vous avez coordonné, de résilience. Qu’entendez-vous par là?
La notion de résilience, définie par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, signifie la reprise d’un développement après un traumatisme grave. Ce n’est pas la poursuite d’un développement antérieur, ni le long fleuve tranquille qui reprend son cours après un obstacle. Non, c’est autre chose, comme un arbre dont on a coupé la cime, qui va trouver une nouvelle forme à partir d’un rameau latéral, et survivre. La résilience s’applique à l’enfance, comme à la nature – la façon dont elle reprend le dessus après un tremblement de terre ou un incendie – ou aux sociétés humaines, qui se reconstruisent après une catastrophe. Et peut tout à fait s’appliquer aux vieillards.
Expliquez-nous…
La résilience consiste à trouver une voie de développement dans la vieillesse et d’en faire quelque chose de positif en prenant de la hauteur, en trouvant des centres d’intérêt malgré tous les traumatismes de l’âge: les deuils, la perte du statut social, l’isolement, le sentiment d’être mal aimé. L’idéal serait de devenir un vieux qui n’ait pas peur de la mort, et qui soit quelqu’un à qui on ait envie de ressembler.
Prenez l’abbé Pierre, jamais il n’a cherché à se déguiser en jeune. Au contraire, il a tiré parti de son expérience. La preuve que l’on peut être créatif en étant vieux. D’ailleurs la plus belle forme de résilience est de vivre une histoire d’amour dans le troisième ou le quatrième âge!
Quels sont les facteurs qui contribuent à la résilience des personnes âgées?
Nous n’avons que des hypothèses, mais disons que l’assise narcissique, un sentiment de la valeur de soi, un attachement sécure dès la prime enfance, donnent une structuration psychique qui permet une meilleure métabolisation des émotions. Donc une meilleure capacité à raconter, à expliquer et à donner du sens. Ce sont des personnes qui pourront mieux faire travailler leur imaginaire, qui auront de meilleures capacités associatives de l’esprit. Il y a aussi le rôle joué par ce qu’on appelle un tuteur de résilience. Ce peut être une personne ou un groupe d’appartenance, une activité investie, qui aident à tenir le coup. Quelqu’un qui écoute et qu’on écoute, pas forcément dans le cercle familial.
Boris Cyrulnik parle du lien et du sens comme facteurs essentiels de la résilience. De quoi s’agit-il?
Il s’agit du lien affectif qui sécurise et du sens de l’existence qui réaménage la manière d’éprouver les événements qui nous sont arrivés. Un exemple parlant: adolescent, j’ai raté mon bac deux fois. Quand je me suis aperçu que c’était peut-être par loyauté filiale – mon père n’ayant pas pu le passer parce qu’il avait dû partir à la guerre – ça a complètement changé le sens de mon échec. J’ai passé alors mon bac par correspondance et vous connaissez la suite!
L’optimisme, l’ouverture aux autres, la religion joueraient aussi un rôle important…
Oui, la spiritualité, comme base de sécurité, peut jouer un rôle. C’est fondamental de se raccrocher à plus grand que soi. Ça n’est pas démontré, mais je vois tous les jours des gens qui se raccrochent à la foi. Je reprends un exemple personnel: quand, à 10 ans, je me suis évadé de pension, on m’a enfermé pendant deux jours à l’infirmerie, sans que personne me dise ce qu’on allait faire de moi. Je n’ai eu qu’un recours: une crise mystique. J’ai prié.
Hommes et femmes sont-ils égaux devant la vieillesse?
Les hommes subissent un pic de mortalité entre 60 et 65 ans, mais, après 70 ans, ceux qui restent sont en meilleure santé que les femmes, qui souffrent plus de maladies chroniques handicapantes. Question longévité, les femmes battent les hommes à plate couture, mais c’est peut-être en train de changer. Disons que les femmes sont plus autonomes, elles survivent souvent à trente ans de veuvage. Elles se débrouillent mieux que les hommes, qui sont peut-être plus frustes, moins riches sur le plan des capacités associatives.
Le rire et l’humour seraient-ils aussi des ingrédients indispensables au bien vieillir?
Oui, l’utilisation du sens figuré va de pair avec les capacités de travail de mentalisation. Disons que l’humour est l’expression d’un type de personnalité qui a peut-être plus de possibilités de rebondir. Une étude américaine a montré que la richesse de l’imaginaire assurait une certaine protection contre la maladie d’Alzheimer. Ce qui expliquerait que, à lésions égales, certains s’en sortent très bien et d’autres pas.
Il y a donc une façon de compenser les pertes et d’optimiser ce qui reste? Vieillir ne serait pas qu’un naufrage…
Certainement! Il y a un vieillissement créatif. Ça se voit chez les vieux comédiens, comme Jean Gabin, Yves Montand, Michel Piccoli… Ce sont des gens à qui on a envie de ressembler. Ils n’ont pas d’âge et du coup, ce n’est pas leur âge que l’on regarde, mais ce petit quelque chose dans leur regard. L’âge les a bonifiés. Prenez aussi l’incroyable parcours de Germaine Tillon, déportée dans les camps pendant la Deuxième Guerre mondiale, qui a survécu et qui est restée active jusqu’à 101 ans. Je ne l’explique pas, mais je suis admiratif. Je crois qu’il y a une tâche dans le vieillissement, qui est de transmettre, de témoigner, mais aussi, qu’on le veuille ou non, de servir de pôle de référence, positif ou négatif, dans la famille.
Malgré tout, une personne sur trois de plus de 65 ans souffrirait de symptômes dépressifs…
Oui. C’est ce qui survient en l’absence de vrais centres d’intérêt – je ne parle pas des sudokus ou des mots croisés, qui ne sont que des pseudo-activités. Le véritable amateur de musique, le véritable collectionneur de timbres, le fana de quelque chose a plus de chances de bien vieillir que celui qui vit une crise du vieillissement comme une crise adolescente, avec ce sentiment de vide intérieur et d’inutilité. S’il n’y a pas d’investissements forts, comme chez les vieux militants, qui donnent des raisons de se lever le matin et de prendre le risque de la vie, vieillir est ardu. Il faut une cause à défendre, un goût de vivre, mais pas en faisant semblant. Cultiver l’amour de donner plus que l’amour de recevoir. Tout ce qui ne sera pas donné sera perdu, comme disent les Ecritures. Je crois à ces choses-là.
Le cerveau musical posséderait une bonne plasticité même à un âge avancé. La musique aurait donc aussi un pouvoir de résilience?
Celui qui est sensible à la musique a peut-être un atout, parce qu’elle ne va rien lui coûter intellectuellement. Il va pouvoir s’imprégner, satisfaire sa passion sans mobilisation intellectuelle. Le cerveau musical est un cerveau complètement primitif qui a des circuits courts, lesquels demeurent même dans les démences les plus graves. Les neurologues ont découvert que l’affectivité du dément est intacte, même s’il n’a plus accès aux mots. La vie psychique, ce que j’appelle des matrices affectives de pensées, fonctionne jusqu’au bout, même sans contenu. La musique va pouvoir l’alimenter dans sa dimension émotionnelle. Et, dans ce sens, elle peut être un support de résilience.
N’y a-t-il pas aussi au niveau de l’entourage, famille et société, un autre regard à porter sur les vieux?
Le vieux dans la famille est souvent le membre d’honneur, qui occupe une place sympathique à condition qu’il ne parle pas trop longtemps. Il est une source de soucis. Mais le vieux autonome qui continue à vivre sa vie pour son compte, qui écrit, n’a pas un statut de vieux! On sait définir le vieillissement mais pas la vieillesse. On commence à avoir un statut de vieux quand les autres essaient de vous protéger et vous voient comme un chef-d’œuvre en péril. La vieillesse est un statut relationnel plus qu’un état de fait. Bien sûr qu’il y a une usure, des organes fatigués, mais tout se passe dans le regard des autres. Biologiquement, on a aujourd’hui à 70 ans la santé qu’on avait à 60 ans il y a vingt ans.
Vous-même, avez-vous peur de vieillir?
Mais je me soigne! Je vois un psy, plus âgé que moi, toutes les semaines, et nous devisons gentiment de nos vieillissements respectifs (rires). Faire une thérapie analytique est un processus d’évolution personnelle, intéressant à tout âge, contrairement à ce que disait Freud!
Premier cimetière naturel de France à Niort à regarder aussi
À Niort, le cimetière naturel de Souché propose de renouer avec le vivant en respectant la nature. Ici, pas de colonnes de béton mais des matériaux biodégradables pour les sépultures. Avec l’idée de casser certains tabous, ce lieu se veut être une passerelle entre le monde des morts et le monde des vivants, en organisant des balades, des pique-niques et même des expositions
Ni marbre, ni fleur artificielle: le "cimetière naturel" de Souché, conçu par la Ville de Niort (Deux-Sèvres), est un modèle original de repos éternel écologique et peu coûteux. A l'entrée de cette nécropole inhabituelle, sanctuaire de biodiversité, une citation du botaniste Gilles Clément: "Pour faire un jardin, il faut un morceau de terre et l'éternité".
"Il s'agissait de créer un environnement différent, où les défunts seraient rendus à la terre, naturellement", résume Dominique Bodin, Conservateur des douze cimetières de Niort. C'est lui qui a inauguré, en 2014, le premier "cimetière naturel" de la ville et de France; un espace qu'il a conçu pour tous: athées, croyants de toutes confessions, adeptes de l'inhumation ou de la crémation.
Un mur de pierre sèche et une haie vive marquent la frontière entre ce lieu semi-sauvage et le cimetière voisin où sont alignées des centaines de stèles uniformes dans un espace bétonné. "Certains visiteurs d'à côté franchissent parfois la frontière", se félicite Dominique Bodin en déambulant dans la paisible parcelle boisée de 4.000 m2 où reposent déjà une douzaine de défunts. Il évoque cette dame venue fleurir la tombe de son mari, à côté, puis se recueillir, ici, à l'ombre des tilleuls.
Le lieu a été pensé "pour minimiser l'empreinte écologique et faire le lien entre défunts, visiteurs et la nature," souligne Eve-Marie Ferrer, paysagiste à la direction des espaces publics de la mairie de Niort.
En 30 ans, enchaîne Dominique Bodin, les usages du cimetière ont changé. Avec une cellule familiale éclatée, "les proches ne sont plus nécessairement implantés sur le territoire communal et le besoin de perpétuer l'espace de repos et de recueillement s'est amenuisé".
Les communes l'ont bien compris en supprimant pour la plupart les concessions perpétuelles pour en faire des concessions à durée déterminée: de 50, voire 30 ans. "Il faut donc s'interroger sur ce que deviendront ces stèles ou caveaux de granit importé de Chine à grands frais et difficilement recyclables, si les concessions ne sont pas renouvelées", souligne le Conservateur.
Et "l'utilisation déraisonnée d'herbicides dans les cimetières traditionnels, observe-t-il, a rendu le sol tellement stérile qu'il ne peut plus absorber la matière organique des corps".
L'échéance proche de 2020, quand seront interdits les pesticides dans les lieux publics, doit, selon lui, inciter à "faire la transition dès aujourd'hui du cimetière minéral au cimetière végétal".
Instruit par les exemples du Nord de l'Europe (Royaume-Uni, Allemagne,Autriche, Pays-Bas, Scandinavie), le Conservateur mesure "le retard de la France", où le nombre de défunts faisant l'objet d'une crémation a décuplé en 30 ans (35% aujourd'hui), avec une demande croissante d'espaces cinéraires de proximité adaptés. "Et on s'est contenté de multiplier les colombariums (niches pour urnes funéraires), à l'esthétique très douteuse", déplore-t-il.
Forts de ces constats et d'un budget de 50.000 euros, alloué par la Ville, le Conservateur et la paysagiste ont imaginé ensemble cette "nécropole plus verte et moins chère en s'appuyant sur le recyclage", raconte Eve-Marie Ferrer.
Les arbustes sont issus des friches communales et une meule de récupération fait office de banc au centre du paisible "Jardin de dispersion des cendres", où l'on a planté l'"Arbre des printemps", une sculpture en métal, également récyclé.
Ici les obsèques et la concession (de 15 à 30 ans) coûtent "entre 1.500 et 2.500 euros", précise Dominique Bodin, pour des devis "dans le privé pouvant atteindre jusqu'à 5.000 euros, ou même plus".
Mais il faut adhérer à la "Charte", prévient-il, et à l'idée qu'il n'y a ni caveau, ni pierre tombale, mais un pupitre de 30 centimètres en calcaire local. Pas de cuve bétonnée, mais une inhumation en pleine terre.
Linceuls et habits des défunts sont en fibres naturelles et les soins chimiques de thanatopraxie (conservation du corps) strictement interdits. Le cercueil est en bois non-traité ou en matériaux recyclés et les vernis certifiés sans solvants. Et ici, les fleurs sont naturelles.
